Dans un pays où l’appellation est reine, l’IGP Méditerranée a su se faire une place de choix depuis sa création en 1999. Sa production a été multipliée par 7 en l’espace de 20 ans, une croissance essentiellement tirée par les rosés, qui représentent 70% des volumes de la dénomination.

L’IGP Méditerranée en quelques chiffres :

  • 22 octobre 1999 : naissance officielle de l’indication
  • 10 départements de production*
  • 9.500 hectares
  • 675.000 hl de vin
  • dont 10.000 hl de vins pétillants
  • 70% de rosés, pour 20% de vins rouges et 10% de vins blancs

*Alpes-de-Haute-Provence, Hautes-Alpes, Alpes-Maritimes, Ardèche, Bouches-du-Rhône, Corse-du-Sud, Haute-Corse, Drôme, Var, Vaucluse

Un succès porté par les vins rosés

Ces 15 dernières années, la consommation mondiale de vins rosés a progressé, séduisant de plus en plus d’amateurs de vin : la consommation annuelle a progressé de 5 millions d’hectolitres, soit une hausse de 28% entre 2002 et 2017, ce qui représente des débouchés sur le marché pour 75.000 hectares de vignes. Avec une telle progression, le rosé représente plus de 10% de la consommation mondiale de vins tranquilles.

C’est la France qui draine l’essentiel de cette croissance, et représente un tiers de la consommation mondiale, suivie par les Etats-Unis. Elle est aussi championne de la production de rosés, avec en tête les régions viticoles d’implantation de l’IGP Méditerranée : Provence et Rhône, qui représentent à elles deux 55% de la production nationale de rosés.

Hors des contraintes des appellations, les rosés de l’IGP Méditerranée peuvent utiliser toute une palette de cépages, et même le cahier des charges indique que l’un des atouts de la dénomination est de pouvoir préserver la fraîcheur, les arômes et le fruité des vins, grâce au choix des cépages ou encore des parcelles. Autant de qualités sur lesquelles les producteurs peuvent tabler, et sur lesquelles l’identité de l’IGP Méditerranée s’est construite.

Pour les producteurs, l’IGP s’est voulue dès sa création comme un « espace de liberté », réuni autour d’une même influence climatique déterminante. Vins de cépages, vins d’assemblage, mais aussi une proportion significative de vins effervescents… l’identité de la dénomination repose sur son territoire, mais aussi ses valeurs : son dynamisme (avec des projets comme le festival Hors Les Vignes) et son regard tourné vers l’extérieur et vers l’avenir.

La marque « Méditerranée »

Du côté des consommateurs, une étude Wine Intelligence pour InterVins Sud-Est, dévoilée à l’occasion de l’anniversaire de l’IGP Méditerranée, confirme son affinité pour les rosés. Les vins de l’IGP Méditerranée sont spontanément associés à des termes comme « rosé », « fruité », « frais », mais aussi « soleil », « vacances », « Provence », « goût »… Des vins de convivialité, d’apéritif, avec un rapport qualité-prix en ligne avec la moyenne de leurs concurrents.

Seule ombre au tableau : les risques de concurrence sur le nom « Méditerranée ». La France n’a pas le monopole de la « grande bleue », de sorte que la protection du nom de l’IGP est une question complexe. Si « vin de Méditerranée » peut encore être rattaché à la dénomination, une expression comme « vin méditerranéen » laisse une large place à l’interprétation (tant par son climat que par son origine, un vin de Santorin est résolument « méditerranéen », et les terroirs de Penedès sont aussi méditerranéens que ceux de l’Ardèche et du Vaucluse). La question de la marque et de sa protection sont donc au coeur d’un vaste débat, à relier en trame de fond à la concurrence forte des vins en provenance d’Espagne, sur le marché du rosé et de l’entrée de gamme.

Source des données : Observatoire économique mondial des vins rosés (CIVP – France AgriMer) / Etude InterVins Sud-Est Wine Intelligence