Le plus grand salon de vins grand public au monde se tient en ce moment à Paris : le Salon des Vignerons Indépendants réunit du 28 novembre au 1er décembre près de 1000 vignerons, venus de toutes les régions de France, pour faire découvrir leurs vins et leur métier aux amateurs de tous bords. Un immense marché qui a lieu au parc des expositions, Porte de Versailles, sur un espace de 26.000 m2, et qui a accueilli l’an dernier quelques 120.000 visiteurs.

Le Salon en soi est un incontournable absolu, que l’on souhaite simplement découvrir et échanger (ou participer à des initiations à la dégustation proposées par l’Ecole du Vin de Paris et le Coam) ou que l’on souhaite remplir sa cave (bons de commande, prêt de chariots, livraison à domicile… acheter directement auprès des vignerons et vigneronnes, au tarif de la cave, n’a jamais été aussi facile). Cette année, il a accueilli une conférence-débat sur le thème suivant :

Doit-on désacraliser le vin ?

Intervenants :

• Olivier Thiénot, animateur du débat, fondateur et président de l’Ecole du Vin de Paris
• Gaëlle, consommatrice et amatrice
• Margot Ducancel, bloggeuse et influenceuse (Rouge aux lèvres)
• Boris Desbourdes, vigneron indépendant au Domaine de la Marinière (Chinon)
• Antoine Gerbelle, journaliste (Tellement Soif)
• Eric Boschman, sommelier et auteur du wine-man show « Ni dieu ni maître mais du rouge »

Constat de départ : 56% des jeunes pensent que le vin rouge relève du sacré. Mais reste encore à définir ce terme : la conférence-débat aborde des sujets tels que la consommation de vin par les femmes, le poids des réseaux sociaux, la loi Evin, la transmission, avec souvent en trame de fond la question « comment communiquer autour du vin, parler du vin, pour ne pas intimider les néophytes » ? Le point de vue de tous ces acteurs, représentant des aspects très variés du monde du vin (la production, la consommation, l’éducation, les réseaux sociaux, la presse…), donne des éclairages très intéressants sur le sujet.

Deux petites pépites dans cette conférence :

• Le rappel fort à propos d’Eric Boschman sur les statistiques de consommation de vin : quand on parle des ventes de vin en France (ou dans tout autre pays), il ne faut pas oublier que ce chiffre inclut aussi les achats faits en France par des consommateurs étrangers ! 90 millions de touristes en 2018, qui ont consommé du vin dans des restaurants, hôtels, qui en ont acheté à la propriété pour en rapporter chez eux… soit un poids non négligeable dans les chiffres nationaux.
• L’importance des « petits vins », des vins abordables, rappelée par Antoine Gerbelle, qui compare l’appréciation et l’apprentissage du vin à la lecture chez les plus jeunes : vaut-il mieux lire 50, 100 livres par an, de tous les styles (y compris des mauvais livres), ou bien un seul, mais de Proust ? Quelle « stratégie » enrichira le plus une culture littéraire, ou fera apprendre à lire le plus efficacement à un enfant ? Il en va de même pour le vin : ce n’est pas avec une bouteille « sacrée » et « sacralisée » très occasionnelle que l’on apprend le vin. D’autant que tous les vignobles n’ont pas la vocation et le potentiel de faire des grands vins.

S’il en fallait une, voilà donc une raison de plus d’aller rendre visite aux Vignerons Indépendants sur leur salon : enrichir sa « culture vin », découvrir, se faire plaisir, varier sa consommation avec plein de « petits vins », toujours avec modération, mais sans jamais oublier que ce sont les petits ruisseaux qui font les grandes rivières…

 

Salon des Vignerons Indépendants – Paris Porte de Versailles

PARIS EXPO – PAVILLON 7.3

Entrée : 6€

Informations : Salon des Vignerons Indépendants