Le 29/03/2016 par Julie
Imaginez un monde où les hygiénistes ont gagné, et où l'alcool est strictement interdit par la loi. Imaginez des domaines viticoles à la ruine, incapables d'écouler leur production. Imaginez des cavistes, bars à vin et autres restaurants obligés de mettre la clef sous la porte. Imaginez... les Etats-Unis, il y a moins d'un siècle, à l'époque de la Prohibition.
Plongeons aujourd'hui dans cette époque, qui nous a prouvé (s'il le fallait encore) que l'homme est décidément plein de ressources, et sait se montrer malin quand il le faut :
Pendant la Prohibition, de nombreux vignerons ont gardé leur activité de viticulture, pour produire et commercialiser notamment des jus de raisin concentrés, destinés à la consommation domestique. Enfin, ça, c'est la version officielle.
La version officieuse, c'est que ces concentrés de raisin, à mi-chemin entre le jus et la purée de fruit, étaient vendus dans des briques, avec la mention express : "Après avoir dissous le contenu de cette brique dans un gallon d'eau (environ 3,7 litres), consommez-le rapidement, et ne le stockez pas à l'écart pendant 20 jours, car il risquerait de devenir du vin."
Certains allaient jusqu'à attacher au goulot d'une bouteille des sachets de levure, en spécifiant sur l'étiquette la recette précise pour NE PAS faire du vin. D'autres encore précisaient le type de vin qu'une manipulation malheureuse risquait de produire (riesling, claret, bourgogne, porto...).
Et vous, qu'auriez-vous fait à leur place ?
La créatrice et rédactrice-en-chef de la Feuille de Vigne partage son temps entre un bureau (avec vue sur les vignes) et les vignes de France et d'ailleurs, et ne cache pas son intérêt pour les bouteilles les plus surprenantes, les vignobles les plus inattendus, et les vins étranges et étrangers.