Le 10/01/2017 par laFDV
Nous ne buvons que peu - et rarement - de vins doux. Un apéritif de temps en temps (plutôt vins doux naturels et porto), une bouteille ouverte au dessert ou avec du foie gras... Ce n'est pas que nous les boudions, mais les vins liquoreux ont cette image de vins d'exception... réservés aux moments exceptionnels. Une image cultivée et acquise au fil des décennies (voire des siècles), mais qui met aujourd'hui en danger le Sauternais, en proie à un manque de débouchés. Comme le souligne Hervé Grandeau, président de la Fédération des Grands Vins de Bordeaux : "Les Sauternes, ce sont les meilleurs vins du monde à la dégustaiton. Mais trop peu de monde en achète."
C'est simple : 1/3 du Sauternes est vendu en vrac. Face à la concurrence des autres vins doux de la région, Sauternes est en crise. Les coûts de production sont élevés (rendements bas, tri systématique...), de nombreuses caves auraient besoin de s'équiper d'un outil de production plus moderne, les vins concurrents se vendent 2 à 3 fois moins cher. Et malgré les initiatives lancées ces dernières années, avec plus ou moins de succès, les ventes peinent à décoller. Quand on est allé jusqu'à proposer d'utiliser le vin en cocktail avec une eau gazeuse, que reste-t-il ?
Loin d'être une appellation officielle, il ne s'agit pour l'instant que d'une préconisation, issue d'un rapport des pouvoirs publics à partir des suggestions de la filière. Un nouveau vin, pour de nouveaux débouchés aux raisins du Sauternais.
Actuellement dénommé "Coteaux du Sauternais", ce vin serait également doux, mais avec une moindre présence de botrytis et des rendements supérieurs, permettant aux producteurs d'offrir à leurs clients des cuvées d'entrée de gamme. Un vin moelleux, moins coûteux à produire et donc moins cher sur le marché.
D'autres noms ont été évoqués : "Petit Sauternes", "Terrasses de Sauternes" et "Coteaux de Sauternes".
Ce projet est cependant clivant, entre ceux qui redoutent un nivellement par le bas, et les partisans de cette solution de repli à offrir aux petits producteurs, n'ayant ni la notoriété ni la marque des grands.
Source : Vitisphère
Crédit image : Le Blog Gourmet