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Billet d'Humeur

Le 5/11/2012 par Maxime

Les critiques de vin sont-ils tous alcooliques?

Les critiques de vin sont-ils tous alcooliques?

A voir les centaines de notes de dégustation publiées dans les ouvrages divers et variés, à voir les tables où bouteilles et verres se succèdent à perte de vue, où les stylos griffonnent des notes aussi vite que les tire-bouchons s'agitent autour des goulots, on pourrait se demander: mais à force de boire (pardon, de déguster) autant, ne risque-t-on pas de finir complètement alcoolique?

Savoir déguster

Règle numéro 1: cracher. Tout. Sans exception. Ne pas cracher, c'est risquer de mal évaluer les vins suivants. Certes, on se dit "oui, c'est bien beau, mais ils ne crachent pas tout, ils vont bien en boire quelques uns, des verres, au moins sur la fin, ou les meilleurs...". Sauf que c'est rarement le cas, pour plusieurs raisons:
Après 30 vins dégustés, on veut surtout de l'eau!Après 30 ou 40 (voire plus!!) vins dégustés, évalués, notés, on a bien plus envie d'un grand verre d'eau et de manger que d'un autre verre. Ensuite, il est rare d'avoir un chauffeur à disposition, et il faut souvent reprendre le volant en sortant de la dégustation. Quand on sait que quelques gouttes vont passer, que même en crachant tout le taux d'alcoolémie ne sera pas strictement à zéro, on est d'autant plus prudent.

Que dire alors des soirées, des événements organisés pour les critiques, les journalistes, les "prescripteurs"?
Ne cachons rien, ces soirées sont arrosées, que ce soient des ateliers, des apéritifs ou des dîners. Mais n'oublions pas que le vin reste le métier de ces personnes. On est lors de ces événements face à des collègues, des confrères, des gens avec qui on est ou sera amené à travailler à l'avenir.

Enfin, la menace de l'alcoolisme reste présente, et est d'autant plus handicapante qu'on a fait du vin et des alcools son métier: comme un chauffeur qui se ferait enlever son permis, le professionnel du vin ne peut pas se permettre l'alcoolisme qui, au fil du temps, le mènerait à l'abstinence ou à l'incompétence, et lui ôteraient son gagne-pain.

Boire moins, boire mieux

Il s'agit donc de boire moins. S'abstenir pendant des périodes d'une semaine ou plus, reposer le palais et le nez, voire simplement faire une pause, afin de retrouver le plaisir que l'on peut parfois perdre de vue, à trop associer "vin" à "travail". Et si manque il y a, c'est avant tout l'objet d'une passion qui manque, que l'on retrouve alors lors d'échanges (non liquides) entre amis ou collègues, voire dans ses lectures.

Enfin, il s'agit de boire mieux. Car dans les lots dégustés, il y a parfois de mauvais vins, voire très mauvais, et surtout une immense majorité de vin "moyens". C'est là que le professionnel va savoir boire mieux, en achetant moins souvent des bouteilles pour sa consommation personnelle, mais en choisissant de meilleurs crus, et qu'il finira par avoir les mêmes goûts que ce cher Oscar Wilde, qui disait:
"J'ai les goûts les plus simples du monde, je me contente du meilleur".


Quelques mots sur l'auteur : Maxime

L'équipe de la FDV ne manque pas de profils atypiques, et Maxime ne fait pas exception à la règle. Il a appris le vin "sur le tas", se formant au gré de ses voyages auprès de sommeliers, d'oenologues, de vignerons, de cavistes et de négociants. Ses périples dans les vignes doivent bien le changer de ses années sur les bancs de la faculté de droit. Mais, qui sait, ces dernières peuvent toujours servir, surtout dans un secteur où la régulation est de mise!


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