Le 2/04/2013 par Antoon the Wine Patriot
Il y a peu se tenait l'événement Découvertes en Vallée du Rhône. L’occasion cette année pour les professionnels du vin de parcourir le Rhône à la rencontre des vignerons, et donc de découvrir les nombreuses pépites et reprendre de l’information sur la vallée.
Plus qu’une énumération de "petits" trésors marquant tous une originalité propre, je souhaite mettre en lumière deux maisons de négoce du septentrion, que beaucoup veulent opposer.
En effet, il est facile de mettre en conflit une maison ancrée dans la tradition et la famille, et une autre plus moderne et faisant figure de nouveau investisseur. J’ai donc choisi de vous présenter les maisons E. GUIGAL et PAUL JABOULET AINE. Je vais vous épargner l’historique, que vous pourrez retrouver sur vos moteurs de recherche et les sites internet des domaines.
Pour ma part, je vois bien plus que des différences. Je vois une envie commune, mais avec des routes distinctes.
De la qualité, même dans la quantitéLorsque l’on déguste les vins de négoce et de propriété de chacun, une chose est sûre: tout est bon! Du Côtes- du Rhône "générique" (que l’on peut trouver facilement partout ou presque) aux crus les plus prestigieux, la qualité est en filigrane. Et ces maisons la conjuguent avec quantité. L’objectif est que les consommateurs puissent trouver un vin pour leur goût et leur bourse. Le tout est de le respecter et de respecter le terroir. C’est sans doute là que leur chemin se sépare: sur l’interprétation de ce terroir.
Sortons le road book!
Cela serait une faute de juger ringards les vins du premier, technologiques ceux du second. Les vins sont contemporains, et répondent tous deux à une expression du terroir. L’amateur que je suis se réjouit évidemment de cette différence d’interprétation.
Chez GUIGAL, nous trouvons des vins généreux, opulents et élevés. Là, "les traditions" sont respectées avec pour but de mettre en valeur les terroirs. Les crus fleurons sont sélectionnés à la parcelle telle que les légendaires LaLaLa (ndlr: La Turque, la Mouline et la Landonne, trois parcelles de Côte-Rôtie).
Chez JABOULET, nous sommes sur des vins d’une très grande justesse, fins et précis. Ici, "l’innovation" est au service de l’expression des terroirs. Les parcelles sélectionnées sont assemblées, notamment pour obtenir le cru mythique de la maison: La Chapelle (ndlr: au sommet de l'appellation Hermitage).
De plus vous constaterez l’encrage plutôt Côte-Rôtie / Condrieu pour GUIGAL et celui de JABOULET du coté de l’Hermitage / Crozes.
Ceci n’empêche pas les deux d’aller chercher l’exercice chez le voisin et même plus bas dans le méridionale. Ainsi, ils nous offrent une palette de vins du Rhône portant leur signature. Mais pour eux, signature ne veut pas dire écraser l’origine par une méthode standard, bien au contraire. La signature est là pour être garante de la traduction du terroir en vin, ainsi que de leur engagement envers le consommateur.
Ci-dessous vous trouverez quelques commentaires de dégustation (j’ai sélectionné 6 crus représentatifs de chacun). Mais pour un plaisir facile avec les deux maisons, n’hésitez pas devant un Parallèle 45 de chez Jaboulet et un Côtes du Rhône de Guigal, quelle que soit la couleur.
Antoon Laurent s'auto-définit comme The Wine Patriot avant tout. Sa patrie? Le monde du vin, sous toutes ses coutures. Ingénieur vitivinicole de formation, vivant et travaillant depuis plusieurs années à Cognac, c'est un dégustateur hors pair qu'il est plus fréquent de croiser dans les vignes et les caves que derrière un bureau.
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