Côté Culture
Le 19/08/2014 par Julie
Après les food trucks, les wine trucks ?
Les food trucks, pour ceux qui ne connaissent pas, c'est l'équivalent branché et urbain du camion à pizza. De la nourriture de qualité, voire gastronomique, servie depuis un camion qui peut changer d'emplacement tous les jours. La tendance vient évidemment des Etats-Unis, on ne s'étonnera donc pas d'apprendre que le premier Wine Truck vient d'y voir le jour.
Il s'agit du "wine tasting truck" de Union Wine Company, une société basée dans l'Oregon, déjà spécialisée dans le vin en canette. Dit comme ça, évidemment, ça ne fait pas trop rêver... Mais le camion en question semble plutôt sympathique !
Bientôt des wine trucks en France ?
Si on croit que l'obstacle pour l'arrivée d'un tel concept en France est la barrière culturelle ou une question de marché, on se trompe. Comme souvent, c'est une question de législation et de règlementation.
Pour vendre de l'alcool en France, il faut une licence. Dans le cas de la vente ambulante, on peut envisager une consommation sur place (donc avec de vrais verres etc.) mais c'est compliqué. Les food trucks existants rentrent plutôt dans le champ de la vente à emporter, donc licence à emporter, petite ou grande, mais allant au maximum jusqu'aux boissons du groupe 3 (vins, bières, cidres, voire vins de liqueur et apéritifs jusqu'à 18° ; les spiritueux et autres boissons distillées sont exclus). Jusque là, on se dit que c'est bon.
Sauf qu'entre en jeu une seconde règlementation : l'interdiction de consommer de l'alcool sur la voie publique, d'après arrêté municipal. Or, par définition, le food truck (ou wine truck) est stationné sur la voie publique. Ca devient donc difficile à Lyon, Bordeaux, Lille, Marseille, et dans près de 200 rues de Paris.Certes, le restaurateur ambulant n'est pas nécessairement tenu de contrôler à quel endroit ses clients consomment les produits qu'il vend. Mais dans le cas d'un wine truck, la consommation autour du camion semble de mise, accoudé au comptoir, éventuellement avec une petite assiette de tapas à partager. Il faut donc naviguer entre plusieurs textes de loi... jusqu'au jour où un législateur bien intentionné se penchera sur la question, et viendra mettre un frein à tout cela.
Evidemment, en plus de la règlementation, n'oublions pas les questions de rentabilité, les mesures d'hygiène, les opportunités de marché et ainsi de suite. Alors, ça tente quelqu'un ?
Quelques mots sur l'auteur : Julie
La créatrice et rédactrice-en-chef de la Feuille de Vigne partage son temps entre un bureau (avec vue sur les vignes) et les vignes de France et d'ailleurs, et ne cache pas son intérêt pour les bouteilles les plus surprenantes, les vignobles les plus inattendus, et les vins étranges et étrangers.
