Le 31/07/2017 par laFDV
Personne ne veut passer à côté d'un vin bouchonné, être le seul à ne pas l'avoir senti voire, pire, être celui ou celle qui a "validé" le vin au restaurant, après l'avoir goûté, jusqu'à que les autres convives se regardent bizarrement et décident de renvoyer ce vin "vraiment trop mauvais". Par chance, ça n'est pas si compliqué, et dans la plupart des cas il est difficile de "rater" le goût de bouchon.
Les arômes utilisés pour le décrire sont : odeur de moisi, de chien mouillé, de carton mouillé, de journaux mouillés, l'odeur de la cave de vos grands-parents, ou encore celle de chaussettes de rugbyman après un match sous la pluie. Dans tous les cas, les arômes originaux du vin, son côté fruité, floral, savoureux, se seront éclipsés.
Si vous avez un doute sur un vin, quelques questions peuvent vous mettre sur la voie pour confirmer ou infirmer votre impression :
En cas de doute, le plus sûr reste de faire goûter à une autre personne, sous n'importe quel prétexte. Notre préféré pour garder la tête haute en toutes circonstances : "Dis, tu ne veux pas goûter toi plutôt ? Je sens bien un petit quelque chose, mais j'ai le nez bouché depuis un moment, j'ai peur de me tromper."
La mauvaise nouvelle, c'est qu'il n'y a pas grand chose à faire. Même recycler la bouteille dans des sauces ou dans du vin chaud n'y fera rien, le goût restera, et vous aurez trop de difficultés à le masquer pour que le jeu en vaille la peine.
La bonne nouvelle, c'est que c'est un défaut reconnu, et que le restaurateur doit vous proposer une autre bouteille, de même que le caviste devrait accepter de la reprendre et de vous en offrir une autre, voire le vigneron si vous le renvoyez ou que vous passez au domaine. Cela dit, l'honnêteté est clef : rapportez la bouteille quasiment pleine dans un délai court !
Point bonus : saviez-vous qu'il ne vient pas forcément du bouchon, et que certains vins bouchés avec une capsule à vis peuvent aussi être bouchonnés ?
Sur le plan chimique, le goût de bouchon est le plus souvent dû à une molécule appelée 2,4,6-trichloroanisol, composée de 3 atomes de chlore et d’un atome d’oxygène, et appartenant à la famille des anisoles. On l’abrège généralement “TCA” et on le mesure en nanogrammes par litre (ng/L). Le taux moyen de TCA pour qu'un vin soit officiellement bouchonné est de 8 ng/L. En revanche, chaque personne à un seuil de perception du TCA différent : certains vont percevoir des taux aussi bas que 2 ng/L, tandis que d'autres ne sentiront rien de particulier avant 10 ng/L. A ce jour, 13 sortes d'anisoles ont été repérées, donc le TCA, et donnent ce "goût de bouchon" aux vins.
C'est un défaut qui vient bien souvent de bouchons de mauvaise qualité, mais qui peut aussi avoir pour origine un problème dans les conditions de stockage et de transport du vin ou des bouchons, des moisissures dans la cave, un problème de traitement de bois des barriques utilisées, etc.