Découverte
Le 7/04/2015 par Julie
Bordeaux 2014 : un très grand millésime ?
Les primeurs de Bordeaux battent leur plein, et note après note, commentaire après commentaire, on peut déjà dresser un joli portrait de ce millésime 2014 dans le Bordelais.
Meilleur que 2009 !
Dans la hiérarchie des derniers millésimes à Bordeaux, si 2013 se classe parmi les mauvais élèves, 2014 fait plutôt figure de modèle. Une très bonne année, plutôt homogène, avec des vins équilibrés, justes, bien faits. On n'est pas dans la grandeur et la perfection de 2010 ou 2005, mais 2014 a de quoi rester dans les annales.
Côté météo, après un départ assez tardif, juillet a été froid, août pluvieux... Mais septembre a été idéal, et ce mois de beau temps, sec, frais la nuit, a suffit pour porter à pleine maturité de beaux raisins, sains, garants d'un grand millésime. De la qualité, de la concentration, de la maturité, et des vendanges "tranquilles" pour les vignerons.
Pour un meilleur aperçu, voici un petit tour d'horizon du millésime 2014 en quelques citations des acteurs de la filière :
- "2014 sera une bonne affaire."
Jean-Philippe Delmas, directeur général du domaine Clarence Dillon (Château Haut-Brion, Château La Mission Haut-Brion...) - "Un millésime harmonieux"
Hubert de Boüard, Château Angélus - "Le millésime est au niveau des plus grands. La qualité est homogène en blanc, rouge et rosé."
Bernard Farges, président du CIVB
Une aubaine après 2013
Entre des conditions météorologiques délicates et un violent orage de grêle à la fin de l'été, le moins qu'on puisse dire est que le millésime 2013 a été dur pour les propriétaires du Bordelais. A l'heure où rouges et blancs, au moins dans l'appellation Bordeaux générique, devraient faire leur chemin dans le circuit de distribution du vin, le plus gros canal de distribution en France boude le millésime 2013 : les grandes surfaces, en préparation de leurs Foires aux Vins, demandent au négoce en priorité les millésimes 2009 à 2012, et sont frileuses à l'idée d'acheter du 2013.
Un millésime comme 2014 est donc plus que bienvenu. D'un côté, les domaines fonctionnant par allocations peuvent s'en servir d'appât pour vendre 2013 (avec comme discours : "vous aurez du 14 si vous achetez du 13 cette année"), bien qu'ils ne constituent pas la majorité des volumes de la région. De l'autre côté, 2014 sert au moins à redonner confiance, et à équilibrer les pertes éventuelles des millésimes précédents.
Pour d'autres bonnes nouvelles, nous vous invitons à consulter cet article signé The Wine Patriot, débordant d'optimisme sur la qualité du millésime 2014 à Bordeaux.
Des prix sous pression
Sur le plan économique en revanche, le système des primeurs est de plus en plus décrié, et une forte pression sur les prix se fait ressentir de toutes parts. Les marchands anglais ont adressé une lettre aux propriétaires, les priant d'aligner leurs prix sur la qualité de leurs vins : face à un millésime de qualité, la tentation est grande de monter ses prix, faisant jouer la concurrence pour augmenter ses revenus. Pourtant, la hausse continue du prix des vins de Bordeaux ne peut plus durer, et il est temps de retrouver la raison, surtout quand on considère que les prix en primeurs des années précédentes sont largement surévalués par rapport au cours des grands vins de Bordeaux...
Quelques mots sur l'auteur : Julie
La créatrice et rédactrice-en-chef de la Feuille de Vigne partage son temps entre un bureau (avec vue sur les vignes) et les vignes de France et d'ailleurs, et ne cache pas son intérêt pour les bouteilles les plus surprenantes, les vignobles les plus inattendus, et les vins étranges et étrangers.
