Billet d'Humeur
Le 17/11/2014 par Julie
On ne boit pas le soir-même une bouteille offerte
La situation
Vous organisez un repas auquel vous conviez plusieurs personnes. Une (ou plusieurs) de ces personnes vous offre en arrivant une bouteille de vin. Que faut-il faire ? L’ouvrir au repas ou remercier, la mettre de côté, et ouvrir la bouteille que vous aviez prévue pour l’occasion ?
Supposons que vous soyez comme moi, vous prenez la seconde option. Il y a fort à parier que votre invité est maintenant vexé (il a apporté une bonne bouteille, c’était pour la boire !).
L’explication
Malheureusement, ce choix était le meilleur (dans la majorité des cas). Je ne parle pas d’élitisme ou de snobisme, ni même de savoir-vivre : ce n’est pas une question de valeurs, c’est une question de goût.
Le repas vous a demandé de l’organisation, de la préparation, de l’attention. Vous avez sélectionné un ou plusieurs vins pour s’accorder avec votre menu du mieux possible. La bouteille offerte peut être exceptionnelle : les chances qu’elle s’harmonise avec vos plats sont minces. Ce sera soit dommage pour le plat, soit dommage pour le vin, qui mériterait peut-être un mets plus adapté !
Pour certains vins, ce peut aussi être une question de température de service, de carafage ou de vieillissement : ouvrir un vin blanc trop chaud ou un grand vin trop jeune, c’est assurément gâcher la bouteille.
Il ne reste donc plus qu’à accepter que la bouteille apportée ne sera pas bue au cours du dîner (également valable si vous êtes l’invité et espériez vous faire plaisir avec ce vin, choisi par vous).
Les exceptions
Chaque règle en a, et celles-ci sont plutôt simples et facilement applicables :
- apporter un vin pour l’apéritif (Champagne – dans ce cas, il faut s’assurer que le vin est déjà à température de service)
- apporter du vin à un buffet ou toute soirée qui n’est pas un dîner plus ou moins formel
- prévenir l’hôte suffisamment à l’avance de la bouteille que l’on apporte, pour qu’il/elle puisse faire son menu en fonction
- se renseigner sur le menu et informer l’hôte qu’on se charge d’apporter le vin pour tel plat
On préfèrera souvent la dernière option. Un peu directe, mais on évite les faux-pas et on décharge l’hôte d’un point de la préparation, à savoir le choix et l’achat d’un vin. On évite aussi la déception d’un accord mets-vin raté au cas où l’hôte choisit d’ouvrir votre bouteille, mais que ce vin ne va pas du tout avec le plat proposé !
Quelques mots sur l'auteur : Julie
La créatrice et rédactrice-en-chef de la Feuille de Vigne partage son temps entre un bureau (avec vue sur les vignes) et les vignes de France et d'ailleurs, et ne cache pas son intérêt pour les bouteilles les plus surprenantes, les vignobles les plus inattendus, et les vins étranges et étrangers.
