Billet d'Humeur
Le 18/03/2013 par Maxime
La valeur émotionnelle d'un vin
N’en déplaise aux critiques, un vin ne se mesure pas simplement à sa qualité objective (ses arômes, sa texture, sa finesse, sa puissance, son équilibre etc). Chaque bouteille, chaque verre, a en plus une dimension émotionnelle qui le rend particulier pour le dégustateur et qui déterminera si celui-ci le trouve plus ou moins "bon".
L’origine de la bouteille
La bouteille rapportée de vacances dans les vignobles, après une discussion passionnée avec le vigneron qui a fait ce vin ? La bouteille choisie par dépit, qu’on regrette presque déjà après l’avoir achetée ? La bouteille qu’on achète pour boire le soir-même ou celle qui a passé 3 ans dans la cave à attendre son apogée et la bonne occasion ?
Mieux encore : la bouteille offerte. Celle datée de votre année de naissance, reçue en cadeau de votre famille. Celle que des amis chers vous offrent. Le cadeau de départ de vos collègues, les félicitations pour un événement heureux, ou le cadeau "simplement parce que"…
Chaque bouteille a ainsi une histoire, un passé. Le vin porte la trace de la manière dont vous l’avez acquis ou reçu, puis conservé plus ou moins longtemps, plus ou moins volontairement. Le vin de votre année de naissance, conservé précieusement par vos parents, n’a évidemment pas la même saveur pour vous et pour vos convives !
L’instant de la dégustation
Enfin, on ne peut pas minimiser l’importance du contexte : chez soi, chez des proches, dans un bar à vin ou un restaurant, dans une soirée mondaine… Ce vin accompagne-t-il un repas ? Quelle est l’atmosphère du lieu où vous le buvez ? Avec qui le buvez-vous et que représentent ces gens pour vous ?
Ce ne sont que des détails, mais ils ont leur influence sur la perception que vous aurez du vin. D’où les conditions de dégustation très standardisées des critiques et des salons : elles sont nécessaires si l’on veut que les notes de dégustation soient comparables.
Les bouteilles les plus mémorables de l’équipe de la FDV
- "la caisse de Château Lascombes (Margaux) de mon année de naissance, offerte par mon père et dont il ne reste plus qu’une bouteille… que je vais boire cette semaine !"
- "la cuvée que j’ai eu l’occasion de faire en Languedoc : les grappes que j’ai vendangées, le moût que j’ai vinifié avec l’aide du propriétaire du domaine, le vin que j’ai mis en bouteilles… mon vin, en somme"
- "le Banyuls bu avec une forêt noire lors d’une soirée organisée par un club d’œnologie : j’ai appris à quel point le vin peut changer un plat et le sublimer, mais c’est surtout ma passion pour le vin qui s’est révélée ce soir-là"
Quelques mots sur l'auteur : Maxime
L'équipe de la FDV ne manque pas de profils atypiques, et Maxime ne fait pas exception à la règle. Il a appris le vin "sur le tas", se formant au gré de ses voyages auprès de sommeliers, d'oenologues, de vignerons, de cavistes et de négociants. Ses périples dans les vignes doivent bien le changer de ses années sur les bancs de la faculté de droit. Mais, qui sait, ces dernières peuvent toujours servir, surtout dans un secteur où la régulation est de mise!
