Le 4/08/2015 par Julie
Entre ceux qui notent sur 100, sur 20, sur 5, ceux qui mettent des étoiles… Nombreux sont les critiques et magazines de vin qui raisonnent en termes de notes et de scores. Mais on a beau faire de son mieux pour être objectif, il y a toujours une part de subjectivité, et les goûts personnels ont tendance à influencer les notes.
La solution ? Si certains choisissent de ne pas noter les vins, d’autres ont opté pour la technique scolaire habituelle : la moyenne des notes !
Ainsi, le français Bertrand Leguern met en ligne sur son site des notes harmonisées et des scores bruts, permettant de suivre les évaluations de divers vins (en particulier les primeurs du Bordelais). Le site Wine-searcher.com propose également des notes agrégées (sur 100) pour chaque vin référencé dans sa base.
La dernière initiative en date est celle de Global Wine Score, qui a commencé par travailler sur les primeurs 2014 et souhaite à l’avenir élargir petit à petit sa base de notes. Le Global Wine Score a été créé par Bordeaux Wine Economics et Wine Services, à partir des travaux en économie de Jean-Marie Cardebat, professeur d’économie à l’Université de Bordeaux, et de ses collègues et collaborateurs.
La méthode d’agrégation des scores est détaillée dans un papier de recherche publié par l’association américaine d’économistes du vin au mois de juin 2015. Le tableau ci-dessous montre brièvement comment les 15 critiques sélectionnés ont noté des vins en primeur entre 2000 et 2014 (447 domaines bordelais) : on y lit par exemple que ceux qui notent sur 100 ne mettent jamais moins de 70 à un vin, avec une moyenne autour de 90, alors que ceux qui notent sur 20 partent de 10/20, avec une moyenne entre 16 et 17.
Première conclusion : 90 ou 16,5, ça a l’air d’être un bon score (surtout quand on sort d’un système scolaire où 16 correspond à une mention très bien) mais, en vrai, c’est juste moyen !
La méthode utilisée se base d’abord sur une fonction de distribution pour « convertir » les notes des différents experts, notamment en fonction des quantiles (untel a mis au moins telle note sur vin à 10% de ces vins, un autre a mis au moins telle note sur 100 à 10% de ses vins, donc ces deux notes sont équivalentes pour ces deux critiques). Par exemple, les notes entre 12 et 14 chez Jancis Robinson correspondent aux notes entre 70 et 86 pour Robert Parker. Et un 99/100 chez ce dernier correspond à un 97/100 pour Neal Martin.
Partant de là, toutes les notes peuvent être converties sur un seul référentiel, et une moyenne peut être faite.
Enfin, sur le site de Global Wine Score, les notes des primeurs 2014 sont toutes disponibles. On y lit par exemple que Mouton Rothschild a été le vin qui a généré le plus grand consensus (parmi les vins notés par plus de 10 journalistes), alors que Nairac et Maucaillou sont vraiment loin de faire l’unanimité. La note la plus basse est de 84,45 sur 100 (Beau Soleil), et le vin le mieux noté a été Yquem, avec 97,57 sur 100.
Capture d'écran Global Wine Score
La créatrice et rédactrice-en-chef de la Feuille de Vigne partage son temps entre un bureau (avec vue sur les vignes) et les vignes de France et d'ailleurs, et ne cache pas son intérêt pour les bouteilles les plus surprenantes, les vignobles les plus inattendus, et les vins étranges et étrangers.