Le baromètre iDealwine est attendu chaque année : il offre une vision pointue du monde des enchères de vin en ligne, décrypte les tendances et donne des chiffres clefs sur ces évolutions. Le baromètre 2020 est aussi celui du 20ème anniversaire de la création d’iDealwine : l’occasion de revenir sur les tendances de fond qui ont marqué les deux dernières décennies.

La sortie du « tout Bordeaux »

Il y a 20 ans, les enchères de vin – et a fortiori le marché de l’investissement en vin – étaient dominées par les grands crus du Bordelais, représentant plus de 80% des mouvements. Cette part a diminué au fil des ans : en 2017, pour la première fois, Bordeaux représentait moins de la moitié des enchères (en valeur). En 2019, cette part tombe à 40%, sans pour autant que la valeur des échanges n’ait diminué : elle a simplement augmenté moins vite que les autres régions, dont les ventes aux enchères ont été démultipliées ces dernières années. Le baromètre rappelle que les ventes de vins de Bordeaux dans les enchères d’iDealwine ont doublé entre 2014 et 2019 (de 4,3 à 8,7 millions d’euros, soit +102%), face à une croissance globale des ventes de +179%.

Ainsi, la Bourgogne représente aujourd’hui plus d’un tiers des ventes, la Vallée du Rhône 12%, et sont suivies par la Loire, la Champagne, le Jura, le Languedoc-Roussillon ou encore l’Alsace. Avec en décembre dernier un record d’adjudication à 5.219 € pour un flacon de Grange des Pères 1992, Cyrille Jomand souligne : « Plus aucune région n’est à l’abri d’enchères record. »

Au sein des régions, il est intéressant de voir l’impact qu’ont pu avoir, au cours de la dernière décennie, les domaines « signature ». Des icônes d’un vignoble, qui ont tiré leur épingle du jeu par des crus rares et de qualité, qui ont attiré les amateurs et les investisseurs. Ces domaines ont ainsi braqué le projecteur sur leur région d’origine, et entraîné à leur suite l’apparition de nombreux « voisins ». Ainsi, toujours en Languedoc, la Grange des Pères, le Clos des Fées et le Mas Daumas Gassac mettent en lumière le Roc d’Anglade, Ludovic Engelvin, le domaine Peyre-Rose, le domaine de Montcalmès… (n’oublions pas que nous parlons ici du marché secondaire – il ne s’agit pas de la notoriété générale de ces producteurs auprès des amateurs, mais de leur attrait en revente aux enchères). Demain le Beaujolais, où certains flacons dépassent déjà les 100€ ?

L’Italie se distingue

Pour la première fois dans son baromètre, iDealwine consacre une section entière aux vins italiens. Il n’est à nouveau pas inutile de rappeler qu’il s’agit de ventes aux enchères : des flacons provenant de caves de vendeurs, souvent eux-mêmes situés en France. Au palmarès des enchères iDealwine 2019 : Bruno Giacosa, Tenuta dell’Ornellaia Masseto, Mascarello, Gaja, Giacomo Conterno… essentiellement des vins piémontais ou toscans, donc, mais aussi quelques perles de Vénétie, comme l’Amarone de Giuseppe Quintarelli, voire la star sicilienne Arianna Occhipinti. Au total, les ventes des vins et spiritueux italiens ont augmenté de 235% entre 2014 et 2019, et plus d’un vin étranger sur deux échangé sur le site est originaire d’Italie.

Des chiffres qui font écho à ceux annoncés par Liv-Ex, où les vins italiens représentaient un quart des volumes échangés pendant la première semaine d’avril – un chiffre record dans un contexte où les vins italiens s’imposent comme des incontournables dans le monde des grands vins et de l’investissement.

Le bio, le nature et les labels

Si le poids exact des labels peut être compliqué à évaluer (pour des millésimes assez anciens, faut-il compter la date de conversion donc la qualité intrinsèque du produit, ou bien le statut actuel du producteur et son image auprès des acheteurs ?), iDealwine estime que seulement 60% des flacons vendus sont issus de la production « conventionnelle ». Le reste ? de l’agriculture raisonnée (HVE), 9% de bio et 6% de biodynamie.

Les vins natures sont eux aussi sur le devant de la scène : en 2019, sur 8 caves particulières qui ont fait l’objet d’une vente, 2 étaient entièrement dédiées aux vins nature. En tête : le Clos Rougeard (dont certains millésimes vont jusqu’à 1000€ la bouteille), le domaine Overnoy… Des évolutions à suivre, en particulier alors qu’un label vient de voir le jour, qui pourrait changer la donne malgré les réticences de certains à toute « étiquette ».

 

Autre actualité d’iDealwine : du 27 avril au 7 mai, la plateforme organise une vente aux enchères exceptionnelle, au profit du collectif #ProtegeTonSoignant. Près de 300 lots ont été donnés par plus d’une centaine de producteurs, par iDealwine, mais aussi par l’Association des Sommeliers de Paris, par la Maison du Whisky et par des clients du site. L’intégralité du produit de la vente (la commission acheteur de 19% HT incluse) sera reversée au collectif.

Accéder à la vente et au catalogue

 

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