Au sommaire du #63 |
|
![]() |
Découverte
Châteauneuf-du-Pape par Mont-Redon |
![]() |
Côté Culture
Les vins et le Jura vus par un amateur |
![]() |
|
![]() |
Le Saviez-Vous ?
Cadillac : le vin ou la voiture ? |
Le 12/02/2013 par Antoon the Wine Patriot
Châteauneuf-du-Pape et le vin, c'est une histoire qui remonte à longtemps, en l'occurrence à bien plus longtemps que Châteauneuf et les papes, puisque des vignes y étaient déjà plantées à l'époque gallo-romaine. Mais Châteauneuf, outre l'histoire d'un village, c'est aussi l'histoire de domaines uniques en leur genre, comme par exemple le Château Mont-Redon, et ses fameux crus.
Le Mont "Redon" est une petite colline circulaire (ronde) recouverte d'une forêt, qui a donné son nom au domaine. Celui-ci jouxte un vaste plateau, au nord du village, qui était au début du 20ème siècle lui aussi couvert de bois. Henri Plantin en devient propriétaire en 1923, alors que peu autour de lui croient au potentiel de ces terres sèches. Pourtant, d'année en année, il déracine des arbres et la vigne gagne du terrain sur le bois.
Mont-Redon s'agrandit, est parmi les premiers de l'appellation (et de France) à mettre systématiquement sa production en bouteille au domaine, et continue d'acheter, déboiser, planter. Le domaine se fait alors une réputation solide, parmi les grands de l'appellation, avec des clients en France comme à l'étranger.
La seconde moitié du siècle voit arriver de nouvelles générations, les enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants d'Henri Plantin à la tête du domaine: ce sont aujourd'hui les cousins Abeille et Fabre qui en tiennent les rênes. Côté vignoble, les 2 hectares de vigne sont maintenant 100, avec toujours ce même souci de qualité. En revanche, dans la cave, la période entre les millésimes 2009 et 2010 a été lourde d'investissements massifs dans l'équipement, afin que les meilleures technologies soient au service des raisins de Mont-Redon.
Mais pour vous conter la dégustation, avec une magnifique succession de Châteauneuf-du-Pape blancs 2011 et 2003, et des rouges de 2010 à 1990, laissons la parole à Antoon:
Les blancs du Château Mont-Redon sont floraux, et mêlent dans leur jeunesse melon, poire et pomelos comme nous le dévoile le 2011. L’attaque est fraîche, la bouche très pure, pour arriver à une finale soyeuse.
Si le blanc est très plaisant dans sa jeunesse, il devient intéressant dans son vieillissement. En effet, prenons un 2003, considéré faible en garde, où l’on trouve souvent des blancs fatigués. Ici, il en est rien! Le nez prend des caractères de noisette et de miel, tandis que la bouche jouit toujours d’une grande fraîcheur avec un caractère plus cossu.
Les rouges du Château Mont-Redon, quant à eux, sont dans leur jeunesse plutôt sur les fruits rouges mêlés avec des fruits noirs, le tout alliant des notes épicées et des pointes de torréfaction. Les bouches sont équilibrées et juteuses à souhait, la trame est orchestré par des tanins élégants.
Même si les millésimes sont marqués par leur empreinte, les Mont-Redon rouges se révèlent d’excellents vins de gastronomie et de garde. En effet, nous ne pouvons que nous émerveiller devant le Château Mont-Redon 1998 qui se veut encore plein de potentiel mais qui est à ce jour est tellement et totalement complet: à la fois généreux et complexe. Le millésime 1990 joue le père de la forêt, avec en filigrane des arômes de sous bois et gibier tandis que les tanins nous livrent des caresses.
Tout en beauté!
Antoon Laurent s'auto-définit comme The Wine Patriot avant tout. Sa patrie? Le monde du vin, sous toutes ses coutures. Ingénieur vitivinicole de formation, vivant et travaillant depuis plusieurs années à Cognac, c'est un dégustateur hors pair qu'il est plus fréquent de croiser dans les vignes et les caves que derrière un bureau.
Antoon The Wine Patriot sur Facebook: Facebook.com/antoon.laurent