Spiritueux
Le 18/11/2013 par Romain
Rencontre avec le premier producteur de Whisky breton
Après Nicolas Julhès (Classic Malts & Foods), c'est au tour de David Roussier (Président de la distillerie familiale Warenghem) de partager sa passion avec la FDV. Producteur d'un Whisky breton nommé Armorik, la distillerie Warenghem est le premier producteur de Single Malt et de Blended Whisky de Bretagne (la petite, pas la grande...).
En quelques mots, le whisky et vous, c’est une histoire de… De famille avant tout et de passion par la suite: j’y suis venu car j’ai rejoint mon beau-père dans l’entreprise familiale et j’y suis resté car je me suis très rapidement découvert une passion pour le whisky.
Quand vous ne buvez pas de whisky, que buvez-vous? J’ai quelques racines viticoles et je répondrai donc du vin. Toutefois je dois avouer que je n’y connais pas grand-chose et je réagis surtout par coups de cœur.
Qu’est-ce que vous aimez le plus dans votre métier? Les deux choses que je préfère sont assez opposées: en 1, le contact avec les consommateurs à l’occasion de salon notamment où nous pouvons échanger nos passions. Il m’est arrivé de discuter durant 2 heures du monde du whisky avec un parfait inconnu. Cette facilité à entrer en contact par une passion commune m’impressionne. En 2, j’adore me "promener" seul dans le silence des chais et gouter des fûts au hasard.
Et qu’est-ce que vous aimez le moins dans votre métier? Les consommateurs qui essayent toujours de me convaincre que le whisky ne devrait pas être breton.
Quel whisky auriez-vous rêvé de faire? Je suis un grand fan d’Highland Park. Je trouve que leurs whiskies sont toujours très complets en termes de goût et chacun peut s’y retrouver.
Quel est votre secret pour avoir un single malt de qualité? Le secret de la distillerie est vraiment l’attention à chaque détail du processus de fabrication du whisky. De plus, nous portons une attention toute particulière à la qualité des fûts dans lesquels nous faisons vieillir le whisky. Enfin, ce n’est pas un secret, mais le temps est aussi un gage de qualité.
Qu’a de particulier le whisky breton? La principale particularité est le climat. On peut dire qu’il est assez unique en France et par rapport à nos cousins Ecossais, il fait un peu plus chaud donc un vieillissement légèrement plus rapide. L’eau Bretonne est également particulière puisque puisée dans un sous-sol granitique. Je pense enfin que les ascendances Celtes de la Bretagne, l’identité forte de cette région, font que le whisky breton est forcément particulier.
Vous dites que les conditions environnementales sont idéales en Bretagne pour produire du whisky. Pourquoi sont-ils si peu nombreux et si peu connus? Nous sommes déjà 4 sur une région finalement assez restreinte et pour commencer une distillerie à whisky, il faut quand même une sacrée dose de courage. Il y a 25 ans, quand nous avons commencé, les whiskies français et les whiskies du monde n’existaient pas, il fallait partir de zéro. Le whisky breton reste encore aujourd’hui pour certains une curiosité. Quant à la notoriété je pense que les choses évoluent dans le bon sens. Les whiskies Bretons gagnent en renommée progressivement, mais comme pour le whisky, ces choses-là prennent du temps.
Quel serait votre conseil pour savourer au mieux vos produits? A mon sens, le mieux est de les déguster sans a priori, sans préjugés et peut-être même sans chercher à les disséquer au niveau aromatique, mais juste à les savourer tranquillement avec des amis. Quant à la question de l’eau, j’essaye de dire aux gens de toujours apprécier le whisky comme ils le souhaitent: avec des glaçons, sans, avec de l’eau, avec des bulles, bref comme ça leur fait plaisir. Après tout le whisky, c’est fait pour ça.
Un mot de la fin? Yec’hed mat! (Santé! comme on dit en Bretagne)
Whisky Armorik de la maison Warenghem En vente sur le site de Warenghem à partir de 14€70
Quelques mots sur l'auteur : Romain
Si le vin manque, il manque tout. Sur ce principe irrévocable, Romain apprécie de boire le vin plutôt que d'en parler. Son job au sein d'une start-up développant des applis vin n'est donc pas dû au hasard. On retrouve ses humeurs personnelles sur son blog Si j'étais blogueur.
