Profitez de l'offre spéciale La FDV!
Billet d'Humeur

Le 13/08/2012 par Julie

Pourquoi la France n'aime pas le droit de bouchon

Pourquoi la France n'aime pas le droit de bouchon

La mode nous vient des pays anglosaxons (Canada, Australie et Nouvelle-Zélande), où de nombreux restaurants n'ont pas de vin à vendre mais pratiquent ouvertement le "BYO" ou "BYOB", acronyme signifiant "Bring Your Own (Bottle)", c'est-à-dire "Amenez la vôtre (de bouteille)". Traduction: le droit de bouchon est inexistant ou dérisoire, si vous voulez boire du vin ou de l'alcool, apportez-le, parce que nous n'en avons pas.

Pourquoi le restaurateur déteste le BYO

Deux raisons:

  1. Avec son équipe, il a passé des semaines et des mois à élaborer sa liste des vins, il la révise chaque année en fonction de son menu, voire chaque saison, en y apportant toujours un grand soin. Sa liste des vins, c'est aussi sa fierté. Alors imaginez qu'un inconnu arrive et lui dise que, non merci, les vins sélectionnés pour accompagner les plats de votre chef ne me plaisent pas, j'apporte le mien. Pas exactement flatteur, n'est-ce pas?
  2. L'autre raison, c'est que c'est sur les boissons qu'un restaurant "marge" le plus. Certes il y a le service et le lavage des verres, mais rien d'autre à faire que d'ôter le bouchon. Pas de transformation, pas de temps de préparation… Et de très belles marges. Les prix vont parfois du simple au triple, entre le caveau du vigneron, et le restaurant de la ville voisine où l'on servira la même bouteille. Qui voudrait s'en priver et la remplacer par un droit de bouchon si faible?

Les restaurateurs margent sur la piquette

La première raison est bien compréhensible… si tant est que le restaurant offre une liste des vins digne de ce nom! Le problème est que, trop souvent, c'est loin d'être le cas, les références étant piochées dans le catalogue d'un grossiste. On retrouve alors des vins fades, sans originalité, et cher payés (par le client). Pas forcément de la piquette, mais on ne va pas au restaurant pour boire les vins que l'on peut acheter en supermarché!

Et c'est bien là l'intérêt et le positionnement des "BYO". Si c'est pour proposer des vins plus que moyens, autant ne pas en proposer du tout, économiser sur le stock et le service, se contenter de prêter le tire-bouchon et de laver les verres à vin.

Mais n'est pas BYO qui veut, et on ne peut que constater la frilosité de la France à l'égard de ce modèle.

Cela dit, mettez-vous dans la position de celui qui invite un vigneron (étranger, pourquoi pas) à dîner au restaurant. Le vigneron apporte deux bouteilles pour vous faire rapidement goûter le fruit de son travail. Le restaurateur vous interdit de les ouvrir. Même si vous lui offrez de les partager avec lui. Nous, on changerait de restaurant immédiatement. Et vous?


Quelques mots sur l'auteur : Julie

La créatrice et rédactrice-en-chef de la Feuille de Vigne partage son temps entre un bureau (avec vue sur les vignes) et les vignes de France et d'ailleurs, et ne cache pas son intérêt pour les bouteilles les plus surprenantes, les vignobles les plus inattendus, et les vins étranges et étrangers.


Partager cet article :

Commentaires :

Découvrez notre guide de la Foire Au Vin 2017

Archives par rubriques

Choisissez la rubrique à l'aide du menu ci-dessous :

Archives par auteur

Choisissez l'auteur à l'aide du menu ci-dessous :

Soutenez la Feuille de Vigne

Vous aimez nos articles? Venez grossir nos rangs et discuter avec notre équipe sur Facebook.